HISTOIRE DU DOMAINE
Le domaine du Deffends se situe dans le Var, à Saint-Maximin-La-Sainte-Baume. Son histoire semble remonter loin dans le temps si l’on en juge par les vestiges gallo-romains retrouvés sur place.
Nous avons eu le grand plaisir de pouvoir écouter Suzel de Lanversin nous raconter cette longue histoire dans un reportage diffusé sur Arte: « voyages au pays des vins de terroir », produit par le restaurateur et œnologue allemand Vincent Moissonnier.
En 1963, Jacques de Lanversin, agrégé des facultés de droit, rachète un domaine en état d’abandon total et ses 14 hectares de terrain. Il s’appliquera à restaurer intégralement les ruines de ce qui semblait être une belle demeure en pierres. Quant aux 14 hectares de terrain qui se déployaient devant lui à perte de vue, il eût l’idée courageuse et ambitieuse d’y planter de la vigne.
Six cépages s’y épanouissent aujourd’hui, dont quatre rouges: la Syrah qui, associée au Cabernet Sauvignon, donne des vins originaux et élégants, le Grenache noir et le Cinsault viennent s’ajouter aux assemblages pour apporter de la rondeur et de la fraîcheur. Côté blanc, le Rolle (ou Vermentino) et le Viognier complètent le vignoble.
Il faudra attendre 1982 pour assister à la sortie du premier millésime. Jacques de Lanversin n’avait qu’un but: produire des raisins de grande qualité qui soient à l’origine d’un vin goûteux et intense, reflet de son terroir.
À LA VIGNE ET AU CHAI
Le domaine s’est naturellement tourné vers l’Agriculture Biologique et possède la certification Ecocert depuis plus de 10 ans. De longues heures d’observation et de soins de la vigne a permis à la famille de Lanversin de comprendre l’importance et toute la richesse que peut apporter un écosystème sain et varié. Des herbes sauvages aux papillons et aux abeilles, rien n’est laissé au hasard. Tous ont une place et un rôle à jouer.
Le sol est amendé par des produits organiques apportées en fonction des besoins de la vigne: là encore, pas de surabondance, le strict nécessaire est apporté aux ceps dont le système racinaire est déjà bien ancré dans le sol.
Les vendanges sont à la fois manuelles et mécaniques. Aussitôt cueillis, les raisins arrivent au chai dont la conception permet de limiter au maximum la manipulation des raisins.
Lorsque le jus a terminé ses fermentations alcoolique et malolactique (malolactique pour les rouges uniquement), il s’écoule par gravité naturelle dans les fûts de chêne destinés à son élevage.
DÉGUSTATION
Les vins du domaine ont une patte, c’est incontestable. Ils séduiront les amateurs de vins structurés qui sauront les attendre, les laisser reposer patiemment en cave, ou si l’envie leur en prenait, de les boire dès maintenant en ayant pris le soin de leur laisser au préalable reprendre vie en carafe.
Le « Rosé d’une Nuit » nous a bluffé par sa fraîcheur cristalline et sa complexité aromatique. C’est certainement l’un des plus beaux rosés de Provence que l’on ait dégusté !
Nous sommes très loin de ces rosés de Provence ultra-classiques qui peuvent parfois se boire glacés en terrasse des cafés…
« Rosé d’une Nuit » doit se boire frais, mais pas trop. Il est recommandé de ne pas descendre en-dessous des 10° au risque de lui faire perdre ses superbes arômes.
« Champs de la Truffière » nous a totalement conquis. Il est exigeant et nécessite de la patience. Dégusté en pleine jeunesse, il nous a séduit par ses arômes complexes de fruits et d’épices. Mais il a révélé le meilleur de lui-même le lendemain: ses arômes prononcés de fruits confiturés, ses notes élégantes de truffes et de sous-bois en font une cuvée de toute beauté. Il est unique en son genre.
Encore réservé et sauvage, « Les Pointes du Deffends » demande un carafage de quelques heures avant dégustation.
Il sera de toute beauté à qui sait l’attendre, offrant de belles notes de café grillé et d’épices typiques de la Syrah.
On ne manquera pas de l’oublier une à deux années dans sa cave, il n’en sera que plus généreux !